A l’instar des autres pays de la planète, la Guinée à travers Médecin Sans Frontières a célébré ce mardi 1er Décembre la Journée Mondiale de Lutte Contre le VIH/Sida, à Conakry plus précisément à l’Institut Supérieur de l’Information et de la Communication de Kountia en présence des étudiants de cet établissement public.
Cette 32ème édition est célébrée au niveau mondial sous le thème «Solidarité Mondiale et Responsabilité Partagée» alors qu’en Guinée il est dédié à celui du «Toi, Moi, Tous Contre le VIH/Sida».
Cet événement a connu la participation active des partenaires de MSF dont le Ministère de la Santé, à travers le Comité National de Lutte Contre le Sida; l’ONUSida, le Réseau Guinéen des Association des Personnes Vivants avec le VIH, la Croix Rouge et Solthis.
A l’occasion de son discours de circonstance, le Représentant de MSF, Sékou Tidjane Touré, assure que la journée mondiale de lutte contre le Sida est une occasion pour soutenir et de se solidariser avec les 38 millions de personnes vivant avec le VIH/Sida dans le monde. A cet effet, il attire l’attention des acteurs sur la nécessité de redoubler d’efforts pour réduire les barrières à la prévention de la maladie et à la prise en charge des personnes séropositives en Guinée.
Poursuivant, il a profité de cette opportunité pour rappeler les actions menées par Médecins Sans Frontières en Guinée « En 2016, MSF a mis sur pied à l’hôpital Donka, une unité spécifiquement dédiée à la prise en charge des patients au stade avancé de la maladie. Chaque mois nous accueillons près de 70 patients nécessitant des soins. Pour renforcer les capacités de prise en charge médicale les équipes de MSF appuient 8 autres structures de santé dans la prise en charge psychologique et gratuite des PVVIH. Plus de 13.500 patients ont ainsi accès à un traitement dans les structures appuyés par MSF ».
C’est dans ce même état d’esprit que le Secrétaire Exécutif du Comité National de Lutte contre le Sida, Docteur Youssouf Koïta a indiqué que malgré l’existence avérée de la Covid-19, la lutte contre le VIH/Sida doit se poursuivre, puisque 1,5% des Guinéens vivent encore avec cette maladie et beaucoup subissent de la stigmatisation au sein de leurs familles et de la société.
« Du côté du Ministère de la Santé en particulier du programme national de lutte contre le Sida et les hépatites, tout est mis en œuvre afin d’offrir à tous des conseils, des traitements et des soins de meilleure qualité », a-t-il soutenu.
Pour sa part, la présidente du REGAP+ a signalé que sur les 120 000 personnes vivant avec cette maladie, seulement 48 000 personnes bénéficient du sous traitement.
Sur ce, elle a sollicité la décentralisation des sites de prise en charge et la mise en place de kits suffisants pour le dépistage, ainsi que l’augmentation des campagnes de sensibilisation.
« Nous sollicitions également une forte implication des organisations de la société civile dans la lutte contre la stigmatisation et la discrimination », dit-elle.
Au cours de cette cérémonie, des personnes vivant avec le VIH/Sida ont fait des témoignages touchants sur ce qu’elles ont vécu à cause de cette maladie.
C’est le cas de Asmiou Camara, ancien travailleur au Port Autonome de Conakry, qui a été chassé par son chef de service. Il dira qu’après avoir su qu’il était séropositif, qu’il a bénéficié du sous traitement du MSF qui l’a beaucoup aidé à remonter son moral. Selon lui, cela lui a permis de mener aujourd’hui une vie épanouie. Car malgré sa maladie, il a pu avoir des enfants qui sont testés séronégatifs et qui sont en bonne santé.
« Il faut aller se dépister pour connaître son statut. Maintenant je suis devenu un activiste qui lutte contre la stigmatisation, il y a des maladies plus graves que le Sida », a-t-il insisté.
Après cette journée du 1er Décembre, la célébration de la lutte contre le VIH/Sida se poursuivra à Conakry et à l’intérieur du pays à travers une quinzaine pour la sensibilisation et le dépistage des citoyens.
Bah Ibrahim /GCM.Com
