Abdou M’Baye juge le bilan de Bantama Sow à la tête du ministère de la Culture

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Après le passage de Bantama Sow à la tête du ministère en charge de la Culture, les avis sont souvent partagés. Dans une interview accordée chez nos confrères Sitanews, le jeune manager du groupe Banlieuz’art,  Abdou Mbaye a livré son point de vue sur le bilan de Bantama Sow au département de la Culture. Comparativement aux pays voisins, il estime que le ministre d’Etat aurait pu faire mieux. Pour en savoir plus, veuillez lire l’intégralité de cet entretien.

Le président guinéen, Alpha Condé a entamé une série de décrets pour « redynamiser » les départements administratifs du pays. Penses-tu que le ministère de la culture a aussi besoin des réformes ?

Oui, le secteur de la culture a besoin des réformes. Il a besoin des hommes compétents, des vrais hommes capables de la défendre. Aujourd’hui, nous avons besoin de la mise en place d’une véritable politique culturelle à l’instar des autres pays de la sous-région. Pour ce faire, il faut des hommes forts.

Que penses-tu du bilan du ministre Sanoussy Bantama SOW ?

Son bilan, si on le compare à celui des ministres de la culture des autres pays, il y’a un écart. La Guinée faisait partie des meilleurs en Afrique dans le domaines de la culture jusqu’à un certain moment. Aujourd’hui, je pense qu’il y a beaucoup de choses à faire et à mettre en place pour pouvoir concurrencer les autres pays. Donc, c’est le moment de revoir beaucoup de choses chez nous. Le domaine de la culture ce n’est pas seulement la musique. La culture guinéenne est très diversifiée. Alors, c’est une urgence d’être à un autre niveau, parce que les autres sont déjà en avance.

Le ministre Bantama SOW a quand même posé des actes ? Est-ce que tu es d’accord avec nous ?

Selon mes observations, il reste beaucoup à faire. On a assez de problèmes. C’est un domaine qui a des difficultés et je ne suis pas là pour dire qui a fait quoi. Mais je sais une seule chose, on a besoin des gens qui connaissent vraiment le secteur de la culture. Des personnes qui maitrisent ce domaine pour pouvoir nous aider à sortir dans tout ce que nous connaissant aujourd’hui, comme obstacles.

Le Fodac n’est-il pas un acquis ?

Certes, à l’arrivée de Bantama SOW à la tête de ce département de la culture, on a vu la naissance du Fodac (Fonds du développement des arts et de la culture ndlr), mais on ne voit pas réellement ses atouts. C’est un fond qui doit venir en appoint aux acteurs culturels. Ce Fodac dont on parle existe depuis plusieurs années. Mais jusqu’à présent, en tout cas pour l’instant, il n’a pas d’impact sur les projets culturels. Sa création est un atout, mais concrètement, on ne peut dire que c’est un acquis. Il y a le Fodac mais il n’y a pas de fonds. C’est quand les acteurs vont commencer à bénéficier de ce fonds, qu’il deviendra un acquis. C’est quand même une très belle initiative, mais on attend de voir.

À ton avis, quel genre de ministre faut-il pour bien diriger le département de la culture ?

Le département a besoin de quelqu’un qui est vraiment culturel. Quelqu’un qui peut mener une vraie politique culturelle. Quelqu’un qui est là pour travailler, qui connait bien la culture et qui a des compétences requises en termes d’administration culturelle pouvant faire bouger le secteur.

On a beau fait la politique mais on a plus besoin de ça. On n’a plus besoin de la propagande mais des actes. Là, on a besoin de quelqu’un qui travaille. Quelqu’un qui pose les actes solides pour apporter un changement. Si on nous r.envoie quelqu’un qui ne connait pas la culture, c’est comme si on est toujours au point zéro.

Les premiers décrets ont confirmé la plupart des anciens ministres. Et si le président reconduisait Bantama SOW à son poste. Peux-tu appeler cela « grosse erreur » ?

 No comment. Je n’ai pas de commentaire à faire sur le choix du président.

Les sports sont désormais séparés du ministère de la culture et du patrimoine historique. Quel est ton point de vue ?

C’est une bonne chose. C’est un grand pas pour la culture et même pour les sports. Tellement que ces deux secteurs ont un énorme potentiel, ils méritent vraiment d’être dissociés. Mais je voulais ajouter ceci : si le président veut aider les secteurs de la culture et les sports, il faudrait qu’il nomme des personnes qui ont une certaine maitrise desdits domaines. S’il nomme des gens compétents on pourra bien sortir de l’ornière. Je le répète, nous avons besoin des hommes qui peuvent poser des actes concrets.

Dernière question. On te voit beaucoup dans l’humanitaire et dans le football ces derniers temps. Veux-tu nous faire comprendre que le monde de la culture est peu rentable ?

Ce côté humanitaire, je le faisais depuis longtemps, mais pas avec la gent féminine. On le faisait avec nos labels de musique. Mais aujourd’hui, j’ai compris qu’il fallait séparer les choses et penser à mettre une fondation en place. J’ai fait plusieurs pays qui m’ont ouvert les yeux. J’y ai découvert beaucoup de choses que je veux partager à mon tour, avec mes frères et sœurs guinéens.nes. Notamment en matière de formation et d’expérience. On n’est pas une fondation qui donne des sacs de riz, mais on est dans l’optique d’échanger avec les jeunes sur des sujets très intéressants tels que le leadership, l’entrepreneuriat ou le développement personnel.

Ce n’est pas parce que la culture à peu d’intérêt. D’ailleurs, c’est dans la culture que les gens me connaissent mieux. Sinon le sport, je l’ai commencé en même temps que la culture. Mais C’est parce que dans la culture, il y a plus de faciliter d’avoir la visibilité que dans le sport. Mais j’aime beaucoup la culture et j’ai envie de l’envoyer très loin à travers des gros projets. On aimerait mettre des moyens dans la culture et dans le sport pour aider les jeunes guinéens qui ont vraiment du talent à s’épanouir.

Source : SITANEWS

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