Interview : le plus grand rêve de Azaya « Je veux être un artiste interplanétaire »

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A travers son talent et son style Azaya a réussi à s’imposer en Guinée et est souvent sollicité dans plusieurs pays de la sous-région ouest-africaine. Malgré cette progression significative, l’époux de la chanteuse Djelikaba Bintou ne veut pas s’arrêter à mi-chemin. Il veut devenir un artiste planétaire qui va marquer l’histoire de la musique internationale.
Dans une interview accordée à Sitanews, Azaya a parlé de sa musique, de son label et surtout de son plus grand rêve. Lisez l’intégralité de cet entretien réalisé à l’occasion de la fête internationale de la musique ! 
Salut AZAYA ! Bonne fête à toi. Dans quel état d’esprit célèbres-tu la fête de la Musique avec tout ce que l’humanité traverse aujourd’hui avec la Covid-19 et ses corollaires ?
Oui, exactement , on est secoué par cette histoire de pandémie. C’est vrai que particulièrement , cette situation a beaucoup joué sur le monde culturel. Mais , cela ne nous empêchera pas de célébrer la fête de la Musique. Parce que , c’est notre fête, elle nous appartient. Chacun à sa façon de fêter cette date. Moi de mon côté , j’ai décidé de faire un petit live avec mon groupe , mes artistes et avec bien d’autres confrères que j’ai invité. Nous allons faire un live qu’on diffuse sur nos différentes plateformes.
Quelle est la place de la musique dans ta vie ?
«… La musique m’a tout donné »
Pour moi , la musique est dans tout ce que je fais. Aujourd’hui , la musique m’a tout donné. Tout ce que j’ai , et ce que je suis aujourd’hui , c’est grâce à la musique. Donc , la musique, c’est toute ma vie.
Tu as lancé spectaculairement ta carrière en 2014. Aujourd’hui, comment tu perçois ta musique en termes d’évolution ?
Je sens que ça évolue beaucoup. Parce que , de 2014 jusqu’à maintenant , je peux dire Al hamdoulillah [Dieu soit loué NDLR]. Puisque chaque année , je me vois à un autre niveau. Je vois que ma carrière progresse considérablement. Aujourd’hui , je suis en train de me battre pour m’imposer dans les pays de la sous-région- et déjà, ça marche bien pour moi.
Justement, parlons-en. Comment tu sens ta musique en dehors de ton pays , la Guinée ?
« (…) Mon objectif , c’est de faire écouter ma musique par le monde entier (…) »
Aujourd’hui , la sous-région commence à accueillir ma musique , à m’écouter , et à m’inviter dans ses différents concerts et festivals. Je pense que c’est le fruit du travail. Vous savez , la musique n’a pas de frontière. C’est ce que j’ai toujours dit dès le début. Il faut aller au-delà de l’imagination de tes fans. C’est pourquoi , je travaille jour et nuit. Je sais que je suis juste à mes débuts. Mais mon objectif , c’est de faire écouter ma musique partout dans le monde.
Quelques années après le lancement de ta carrière , tu as tout de suite penser à mettre en place , ton propre label Musique Sans Frontières – MSF. Aussitôt , tu as signé ton épouse (Djelikaba Bintou Kouyaté), ta petite sœur (Ibro Gnamet) qui sont aujourd’hui très célèbres dans ton pays. Pourquoi toute cette initiative ?
Au moment où nous on venait s’imposer dans la musique , le seul problème de nos artistes était un manque criard d’orgadnisation. Les artistes n’avaient pas de structure autour d’eux. Il n’y avait plus de maisons de production. Alors que moi , je voudrais faire la musique sous forme d’entreprise. Donc , il fallait d’abord mettre une structure autour de moi, créer un label. J’avais compris que pour aller si vite et bien , il fallait être autonome. C’est tout ce qui m’a motivé de créer Musique Sans Frontières. J’ai commencé à produire mes propres albums. Après , j’ai fait signer ma petite sœur et ma femme. Il y a Spaik [talent guinéen NDLR]  qui a aussi signé. A un moment , j’ai également collaboré avec le groupe urbain Instinct Killers.
Sous la bannière de mon label , on a signé beaucoup de jeunes artistes que je ne vais pas dévoiler le nom ici. Ces artistes font souvent la première partie de nos concerts. Pour moi , il est nécessaire de créer cette structure et donner à chacun , ce qu’il sait faire. J’estime que c’est le résultat de toutes ces stratégies qui m’ont permis de m’imposer jusqu’à maintenant.
Comptes-tu sur ton label Musique Sans Frontières pour propulser ta carrière et celle de tes artistes à l’international ?
Ce label est local. On ne peux pas compter sur ce label pour booster nos carrières. Mais, nous sommes en collaboration avec d’autres majors dont : Keyzit. Avec cette maison , on a signé un contrat de distribution et d’édition. C’est comme ça que nous travaillons pour le moment. Peut-être que d’autres grosses maisons de production s’intéresseront à nous- et puis voilà, c’est petit à petit.
Musicalement, qui est ton repère, AZAYA ?
En Guinée, mon repère c’est Sekouba Bambino Diabaté et Mory Kanté. En Afrique, je dirai Salif Keita.
Musicien au départ , chanteur plus tard , ensuite, arrangeur – producteur. AZAYA est-il un artiste complet et indépendant ?
A peu près, oui !
Quel est ton rêve le plus fou ?
« (…) Je veux être un artiste interplanétaire… »
Mon rêve le plus fou , c’est d’être un artiste interplanétaire- faire des grandes scènes du monde comme Bercy , comme le stade de France. Je veux aller au-delà de l’imagination de mes fans. Je veux me retrouver un jour avec les grandes stars américaines et françaises. Ensuite, faire des collaborations de ouf. Tant que je vis , je me battrai pour aller plus loin. je veux être un artiste connu de toute la planète terre. Voilà mon rêve SITA.
Où en sommes-nous concernant ton double nouvel album que tu avais annoncé en 2020 ? Est-ce qu’on peut en savoir plus ?
C’est un double album. L’un est afro-acoustique mandingue et l’autre est afro pop mandingue. Je crois que la plupart de mes feats se retrouveront sur l’album afro-pop mandingue. Pour l’instant , nous sommes en pleine discussion avec Keyzit en ce concerne le choix des feats. Sinon , il y a mes collaborations avec Sidiki Diabaté , Eddy Kenzo , Demarco , avec  Mix 1er , Soum Bill , Ariel Sheney de la Côte d’Ivoire. J’ai aussi deux collaborations au Nigeria , notamment : celles avec Chidinma et Gnawa. Mais comme je vous le dis , nous sommes en train de voir les feats qu’on va retenir sur l’album afro-pop mandingue.
Lien important : https://www.youtube.com/watch?v=bn9rSQB92KM
Oui , on avait déjà annoncé les couleurs mon album afro-acoustique mandingue l’année dernière. C’est sur cet album on retrouve mes chansons comme « Où va ce monde ? » et  « Allah Lé kabon » que j’ai sorti en guise d’alerte.
En gros, que racontes-tu dans ton double album ?
Ce double album est beaucoup plus instructif. Les messages sont très intéressants.  Vous pouvez prendre l’exemple sur le titre « Où va ce monde ? ». Cette fois-ci , j’ai conscientisé. Il faut que ce double album laisse un impact sur la société. Donc, il y a beaucoup plus de chansons instructives que celles d’amour.
Lien important : https://www.youtube.com/watch?v=BgTPj4pq3Ew
Associer ton histoire de couple à ta musique aux débuts de ta carrière , a-t-il été une manière pour toi de te frayer un chemin ?
« Je n’ai jamais associé ma musique à ma vie de couple ».
Bon, ma vie de couple n’a jamais été associée à ma musique. Disons plutôt que les fans , les gens, ont associé les deux. Sinon , je n’ai jamais associé ma musique à ma vie de couple.
AZAYA est souvent au coeur des polémiques et au centre des critiques à Conakry. Comment tu vis tout cela au quotidien ?
Ce sont les conséquences de la célébrité et les effets d’être une star. C’est d’être à l’épicentre du buzz. Il y a beaucoup de choses qui se passent sur les réseaux sociaux, moi-même je ne sais d’où ça vient. Je n’ai jamais créé du buzz autour de moi. Mais je me retrouve au centre du buzz. Donc , je regarde comme tout le monde. Chacun dit ce qu’il veut sur moi. On est dans le monde des réseaux sociaux. Chacun est libre d’interpréter la vie d’un artiste comme il veut. Chacun est libre de dire ce qui lui semble bon. Mais , de toute façon , un artiste aujourd’hui c’est comme une marque, parlez-en en bien, parlez-en en mal.
Une question pertinente. Ne penses-tu pas que la musique guinéenne actuelle est trop influencée par les tendances étrangères ? Les artistes guinéens n’en font pas de trop ?
Le problème est que moi , je ne comprends pas souvent : quand les gens disent que la musique guinéenne a changé, ou bien, les artistes ont abandonné le rythme guinéen. Chose qui n’est pas vraie. Jusqu’ici, nous faisons la musique guinéenne. Mais la musique est devenue aujourd’hui tendancielle. Même si nos aînés étaient encore dans la musique , ils allaient faire de la même manière que nous faisons aujourd’hui. Puisque les choses ont changé : On ne s’habille plus comme avant- on ne mange plus comme avant- on ne marche plus comme avant- on ne chante plus comme avant- on ne fait plus la musique comme avant. Ça, c’est dans tous les pays du monde. La musique a évolué et les regards ont changé.
Le monde s’adapte à la nouvelle tendance. Et c’est à chaque artiste de voir à son niveau , comment métisser le folklore national à cette nouvelle tendance. Par exemple, l’afro-pop, c’est ce que nous sommes en train de faire actuellement. C’est-à-dire, adapter la musique mandingue à la nouvelle tendance. Et je vous assure, c’est ce qui fait qu’aujourd’hui , nos jeunes artistes sont en train de sortir la tête de l’eau, et se faire écouter en hors du pays.
Même la musique congolaise a quasiment changé. Ce n’est plus la rumba qu’on écoutait avant. De même pour la musique sénégalaise. Écoutez maintenant la chanson de Viviane Chidid , c’est de l’afro Mbalax. Ensuite, Quand tu pars en Côte d’Ivoire , tout a presque changé , d’ailleurs, là-bas, c’est le rap qui a pris le devant actuellement. C’est parce que, ce rap-là est devenu de l’afro.
Le cas guinéen, ce n’est pas une question d’abandonner le rythme du terroir. Mais c’est comment le mettre au goût du jour. Mais ce qui est juste un peu dommage, c’est l’absence de quelques instruments traditionnels dans la plupart des morceaux. Sinon , il y’a beaucoup d’artistes qui jouent le rythme traditionnel , mais si ça ne marche pas, que voulez-vous qu’on fasse ?
Alors, qu’est-ce qu’il y a lieu de faire ?
«…Il est temps que nous imposons notre folklore (…) »
Il faut une complicité entre le public et les artistes. Je dirai qu’il est temps pour la Guinée d’imposer sa musique car, les autres pays ont réussi à le faire. Beaucoup de pays limitrophes ont imposé leur musique partout dans le monde. Mais ce combat en Guinée, n’est pas seulement pour les artistes. C’est pour tout le monde , c’est pour les artistes , pour le public , et pour tous ceux qui écoutent la musique.
Aujourd’hui , si nous n’arrivons pas à imposer ce folklore guinéen , c’est parce que peut-être , on a un public qui ne demande pas ce folklore. Alors, si ensemble , les artistes et le public décident de s’imposer à eux-mêmes , leur propre identité musicale , je pense qu’on peut y arriver. Alors , cher public, chers fans , privilégions nos rythmes et imposons notre folklore à nous-mêmes, forcément , les autres suivront. C’est la seule façon pour nous de briller ailleurs dans le monde.
Merci AZAYA et passes une bonne fête de la Musique !
Merci
Par Sitanews

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