Mémoire : 18 ans après la mort de Momo Wandel, Me Barry se rappelle de son projet « Il était décidé de faire une école de jazz en Guinée »

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Après avoir laissé une trace indélébile dans la musique guinéenne, le célèbre musicien, Momo Wandel Soumah, demeure encore une référence incontournable. Décédé le 15 juin 2003, celui est considéré comme son fils spirituel, Mamadou Aliou Barry ‘’Me Barry’’ se souvient encore les prouesses de son mentor.

Interrogé par nos confrères de Tabouleinfos, Me Barry est revenu sur sa relation fusionnelle avec Momo Wandel avant de mettre un accent particulier sur les projets de ce dernier. Lisez l’extrait de cet entretien !

« Je retiens d’abord la perte d’un papa. Pour la simple raison qu’il a partagé plusieurs fois avec mon père. Ils étaient des amis très d’accord. Et Dieu a fait les choses, je suis revenu et j’ai continué le même travail avec lui. Je retiens de lui un papa gentil, ouvert, très communicatif qui avait le temps de causer avec les jeunes et de leur donner des conseils. C’est ce que je retiens de lui », a-t-il confié.

Poursuivant son speech, Me Barry parle des projets de Momo Wandel : « Professionnellement compétent. Il a pris les instruments traditionnels de Guinée pour exécuter la musique jazz là-dessus, comme le bolon qui avait trois cordes. Puis qu’il a voulu remplacer la guitare basse qui a quatre cordes, donc pour lui, il fallait mettre les quatre cordes. C’est Amadou Bolon qui le jouait souvent et il le dit, ‘’Grâce à Momo Wandel qu’il a commencé à jouer le bolon à quatre cordes… Il était décidé de faire une école de jazz en Guinée, parce que jazz est une musique africaine. Il avait pour projet de tourner un festival de jazz en France. Il était invité comme référence… À ce festival de jazz, alors qu’il avait tout mis en œuvre, le contrat était signé avec Laurent Chevallier. Malheureusement, Dieu l’a rappelé », se souvient-il, avant d’ajouter.

«  Quand il est décédé, j’étais en tournée avec le Bembeya Jazz National. C’est par la suite qu’on m’a appelé. Quand j’étais au téléphone j’ai pleuré comme un bébé. Pour la petite histoire, c’est à la paillotte là même qu’on était en répétition avant notre départ pour les Etats Unis. De passage, il est rentré, ‘’il m’a dit écoute mon fils ne part pas en tournée sans passer me voir à la maison.’’ C’est ce qui fut fait. Je suis passé le voir chez lui. On s’est enfermé à deux, on a parlé. C’est comme si c’est quelqu’un qui sentait sa mort venir… Il m’a donné des secrets. Voilà le chemin que j’ai suivi pour être là où je suis aujourd’hui. Puis il m’a dit, ‘’ne reste pas longtemps, si tu reviens, je te donnerai mon secret pour que tu puisses continuer mon œuvre. Mais pas pour me remplacer, mais pour me succéder. Parce que je que je vois en toi, un garçon intelligent qui pourrait jouer avec mon saxophone. Le même jour, je lui ai demandé s’il pouvait me laisser le saxophone partir avec Bembeya Jazz aux Etats Unis. Il m’a dit de ne pas me presser, même s’il ne sera pas là, je donnerai des instructions à ma famille afin que tu puisses l’utiliser. C’est ainsi qu’on s’est quitté et j’ai pris ma valise pour l’aéroport. Arriver en Belgique, on a tourné. De retour à Paris, Jeannot Williams m’appelle, c’est la musique de Momo Wandel que j’entends. Puis il me dit, ”oui, c’est vrai ton papa est décédé.” J’étais dans tous mes états. Le secret qu’il devait me donner, je ne peux plus l’avoir ».

Pour clore cette question Me Barry dira : « Mais en plus, le projet de Marciac, il n’y avait personne pour le faire. C’est là que Laurent Chevallier m’a appelé, parce qu’il sait qu’en matière de saxophone, tout ce que Wandel faisait, je peux le faire. Mais la différence qu’il y avait entre nous, c’est la voix qu’il avait. Pour joindre l’utile à l’agréable, j’ai dû prendre des filles pour chanter et danser pendant que je jouais au sax. C’est ce qui fut fait. On a présenté le projet à Marciac et il a été accepté. Je suis allé avec son groupe et j’étais le seul saxophoniste. C’est là-bas que j’ai eu l’appellation du ‘’fils spirituel de Momo Wandel » ».

Guinée Culture Magazine

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